Marilyn Monroe : glamour et boulimie


Sous le nom de Marilyn Monroe, Norma JEan Mortensen, est encore aujourd'hui une icône glamour.
Pourtant, observez le regard illuminé de Marilyn. Elle jouait à la star, mais la star, pour elle, c'était la personne qu'elle regardait. Dotée d'atouts extérieurs extraordianaires, elle se parait d'artifices pour cacher son vide intérieur et son immense fragilité.

Elle s'attachaient alors à des hommes mûrs et sécurisants. Elle ne se reconnait pas dans cette femme puissante que le public acclamait et avait besoin d'être rassurée en permanence : la peur de ne pas être aimée, le besoin frénétique de plaire, de fusionner avec l'autre pour se sentir exister, mêlé d'un énorme sentiment de dévalorisation. Marilyn ne s'aimant pas elle-même ne peut pas imaginer qu’elle est digne d'amour. La seule valeur personnelle qu'elle se soit jamais reconnue est le désir physique qu'elle inspirait aux hommes. Ses amants rapportent qu'elle faisait passer au second plan son propre plaisir sans atteindre l'orgasme, tant elle avait besoin d'approbation et de tendresse.

« - Ma pauvre Lena, confia-t-elle un jour à sa femme de chambre, jamais plus personne ne voudra m'épouser, je ne suis bonne à rien, je ne peux pas avoir d'enfant, je ne suis pas femme d'intérieur et j'ai déjà divorcé trois fois. Qui voudrait encore de moi?»
« - Des millions d'hommes ! »
« - Oui, mais qui m'aimera, qui ? »

On renvoie ses angoisses au fait qu'elle n'ait pas connu son père, qu'elle ait eu une mère dépressive, qu'elle soit sans arrêt passée d'orphelinats en foyers. Mais chez Marilyn, comme chez les personnalités boulimiques, cette peur viscérale de vivre renvoie à un déséquilibre relationnel avec la mère lors des premières semaines de la vie, qui empêche l'enfant de ressentir la confiance en l'autre et la confiance en lui-même dont il a besoin pour développer ce qui deviendra un jour sa véritable identité.Les personnalités boulimiques sont inconsciemment en symbiose avec leur mère et le manifestent soit dans la soumission soit dans la rébellion aux valeurs maternelles. Marilyn, parce que sa mère était « folle », a cru toute sa vie que tel serait aussi son destin. D'où sa volonté frénétique de cacher à quel point elle était perdue.

Doutant d'elle-même, mettant un temps fou à s'habiller, se trouvant des défauts physiques, n'osant pas sortir de chez elle quand elle a grossi, Marilyn était sans aucun doute boulimique. Il suffit de regarder les photos de sa carrière qui révèlent ses importantes variations de poids. Régulièrement, on doit lui réajuster sa garde-robe. Au moment de la sortie de Certains l'aiment chaud, elle ne pèse 70 kilos et porte du 42. Elle était désespérée et piquait des crises de nerfs en découvrant à quel point elle s'est laissée grossir. Elle prenait des pilules pour dormir, d'autres pour se réveiller, traînait chez elle sale et négligée. Malgré les excellentes critiques, elle ne retenait qu'une seule chose : si les gens riaient, c'est parce qu'elle était trop bête et trop grosse !

Marylin Monroe en 1958, à la période du tournage de Certains l'Aiment Chaud
Pourtant, seule de sa femme de chambre parle de ses crises de boulimie dans l'intimité :
« Jamais je n'ai vu personne avaler autant. Un jour ce sont trois oeufs et des toasts, trois hamburgers, trois assiettes de frites, deux chocolats au lait, une énorme côte de veau, deux grosses portions d'aubergine au parmesan et quatre parts de pudding au chocolat, le tout arrosé de champagne, et servi dans son lit - seule. Elle a tellement faim qu'elle fait plusieurs allers-retours entièrement nue dans la cuisine, où Hattie et moi nous dépêchons (...), grignotant au passage tout ce qu'elle rencontre sur son chemin. »

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