Témoignage : "Boulimique, libérée par une parole..."


Depuis quelques années, la nourriture dirige ma vie. Elle me hante, elle m'obsède. J'y pense dès le réveil, et je n'arrive à m'endormir le soir qu'après mettre épuisée par de nombreuses crises de boulimie vomitive.

J'ai lentement développé ce côté obscur de ma personnalité vers l'age de 23 ans.
Au début, je voulais maigrir et je pensais tout maîtriser. Après quelques mois de cette sale habitude, j'ai perdu le contrôle. Je ne me sentais pas malade, je ne me sentais pas folle. Je sentais que la boulimie c'était moi. Elle me qualifiait, elle avait pris ma place. J'étais devenue terne, éteinte et solitaire. Seule la nourriture m'accompagnait jour et nuit, où que j'aille.
J'ai mis plusieurs années avant de me décider à consulter un thérapeute au sujet de cet horreur qui rythmait mes journées. J'étais allée trop loin pour m'en sortir toute seule, il me fallait de l'aide. Il a suffit de ces premiers mots échangés dans l'intimité de son cabinet, et tout a changé : je me suis sentie revenir. Par la suite, tous ceux avec qui j'ai trouvé le courage de parler de ma boulimie m'ont pris par la main, moi, et non pas elle.
Je ne suis pas encore tout à fait guérie, mais j'ai réussi à rompre les liens qui me retenaient isolée dans cette prison glauque. Je reviens à moi-même.

Samia B.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire